Rennes Airshow 2014
Rennes–Saint-Jacques, 20 septembre 2014. Le tarmac de l’aéroport frémit dès les premières heures de l’après-midi. L'humidité bretonne de fin d’été enveloppe les spectateurs qui convergent vers les barrières, appareil photo en bandoulière ou simple billet en main. Cette année, le Rennes Airshow n’est pas un meeting comme les autres : il porte en lui un triple hommage – au centenaire de la Première Guerre mondiale, au 70ᵉ anniversaire de la Libération de Rennes, et aux 60 ans de l’ALAT.
Sous le haut patronage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, l’événement a rassemblé un plateau éclectique où l’histoire aéronautique côtoie la haute performance. Dès l’ouverture, le public se presse sur l’exposition statique : Blériot XI, Piper L-18 et L-19, Nord 3202, MS-760 Paris… Des silhouettes d’un autre âge, patinées par le temps ou restaurées avec amour, côtoient des machines à la pointe comme le Rafale ou le TBM 700. Les équipages, patients et passionnés, répondent aux questions, détaillent les cockpits, racontent les anecdotes.
Puis le ciel prend le relais. Un Bücker 131 ouvre le bal, suivi d’un Fokker Dr.1 et d’un Nieuport 28 qui rappellent le fracas des duels d’antan. La voltige s’invite avec Eddy Dusseau sur Extra 260, enchaînant tonneaux déclenchés et boucles parfaites. Plus loin, l’EC135 de la gendarmerie et le Sea King belge montrent les capacités d’extraction et de sauvetage en vol stationnaire, sous les applaudissements.
Le temps fort arrive en milieu d’après-midi : la Patrouille de France fend le ciel dans un sifflement sec, éclatant en éventail dans un nuage tricolore. Les huit Alpha Jet exécutent un ballet millimétré, croisant leurs trajectoires à quelques mètres près, avant de saluer le public d’un ultime passage bas.
Le lendemain, le spectacle reprend de plus belle. Les Red Arrows, invités britanniques, enflamment le ciel breton de leurs panaches rouge et bleu, enchaînant boucles et croisements serrés. Le Spitfire et le P-51 Mustang rappellent la puissance aérienne alliée de 1944, tandis que le Corsair et le Sea Fury évoquent les combats navals du Pacifique.
Et puis, il y a ce grondement grave qui monte de l’horizon : le C-160 Transall, fidèle bête de somme de l’Armée de l’Air, vient saluer Rennes avant de repartir dans le sud. Le Rafale Solo Display clôture la journée, bondissant en montée verticale, post-combustion allumée, laissant derrière lui un souvenir sonore que les spectateurs n’oublieront pas.
En deux jours, Rennes Airshow 2014 a tenu toutes ses promesses : un voyage à travers un siècle d’aviation, un hommage vibrant aux pionniers et aux combattants, et une démonstration éclatante de ce que le ciel breton peut offrir de plus spectaculaire. Un rendez-vous où le souvenir se mêle à la passion, et où chaque regard tourné vers le ciel repart un peu plus rêveur.

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