Baccarat 2021
Baccarat s’est imposé au fil des années comme un rendez-vous incontournable pour la 4e Brigade Aérocombat (4e BAC). Cet exercice annuel de préparation au combat en terrain libre vise à entretenir et renforcer les capacités opérationnelles, les savoir-faire et les modes d’action des unités d’aérocombat face à un adversaire aguerri, équipé de matériels modernes de dernière génération et capable de mener un combat symétrique de haute intensité.
La cinquième édition de Baccarat, organisée du 15 au 21 octobre 2021, s’est déroulée sur un vaste théâtre naturel s’étendant sur environ 80 kilomètres de largeur et 120 kilomètres de profondeur, traversant les départements de l’Aveyron, de la Lozère et du Cantal. Véritable exercice interarmes et interallié, Baccarat mobilise des moyens humains et matériels considérables. Cette année, plus de 1300 militaires français, espagnols et américains ont été engagés, issus de treize unités de l’armée de Terre — infanterie, génie, soutien, artillerie, services des essences et de santé — ainsi que des postes de commandement numérisés et une trentaine d’hélicoptères de combat (Tigre, Gazelle, NH90, ainsi que des appareils espagnols des Forces aéromobiles de l’armée de Terre, les FAMET).
Baccarat 2021 s’inscrit directement dans la continuité de l’exercice amphibie interarmées Cormoran 21, qui s’était tenu en Méditerranée quelques semaines auparavant. Les opérations menées lors de Baccarat ont poursuivi la dynamique de Cormoran, avec un scénario orienté vers la contre-attaque des forces ennemies. L’objectif principal était de repousser l’ennemi, neutraliser ses poches de résistance et saisir des points stratégiques — ponts, barrages, axes routiers — grâce à des manœuvres héliportées massives. Le scénario, tenu secret pour les participants, évoluait au fil des actions quotidiennes, ce qui exigeait une adaptation constante des tactiques et une prise de décision réactive de la part des commandants.
Pendant six jours, les opérations se sont enchaînées sans répit, de jour comme de nuit, dans un rythme soutenu, reproduisant fidèlement les exigences et la complexité du combat moderne. Les unités ont été mises à l’épreuve dans des conditions réalistes, entre terrains accidentés et grandes manœuvres héliportées, simulant un environnement de haute intensité.
Au-delà de son volet tactique et opérationnel, Baccarat 2021 a également joué un rôle clé dans le renforcement de la coopération internationale. En réunissant des forces françaises, espagnoles et américaines, l’exercice a mis l’accent sur l’interopérabilité, essentielle dans un contexte géopolitique instable. L’intégration de technologies de pointe, notamment dans la numérisation des postes de commandement et les communications, a été déterminante pour la conduite des opérations et la coordination des différentes unités.
Avec quatre semaines complètes consacrées à un entraînement au combat de haute intensité, Baccarat 2021 confirme sa place comme un exercice incontournable pour la 4e BAC. Il consolide la cohésion des forces, renforce leur capacité à opérer en coalition et les prépare à relever les défis sécuritaires et militaires contemporains, dans un environnement stratégique de plus en plus exigeant.
Un déploiement massif et diversifié d’hélicoptères de combat
L’exercice Baccarat 2021 a une nouvelle fois démontré l’importance cruciale de l’aérocombat dans la doctrine opérationnelle de la 4e Brigade Aérocombat (4e BAC). Pour cette cinquième édition, près d’une trentaine d’hélicoptères ont été déployés, issus des trois régiments d’hélicoptères de combat (RHC) français, mais aussi de la composante espagnole, les Fuerzas AeroMobiles del Ejercito de Tierra (FAMET).
Un déploiement concentré autour de trois régiments français
Le 1er RHC, fer de lance de la 4e BAC, a constitué le plus important détachement, regroupant à Millau-Larzac quatre NH90 Caïman, quatre Tigre et six Gazelle. Le NH90 Caïman assure principalement le transport tactique de troupes et le soutien logistique héliporté. Grâce à sa capacité à opérer en terrain difficile et à son équipement moderne, il est le vecteur privilégié pour le déploiement rapide de combattants et de matériels sur les zones d’opérations.
Le Tigre, quant à lui, est l’hélicoptère d’attaque emblématique de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre). Polyvalent, il excelle dans les missions de destruction des forces adverses, le soutien rapproché des troupes au sol, la reconnaissance armée, ainsi que la neutralisation des menaces antichar. Sa capacité à évoluer de jour comme de nuit, grâce à des systèmes optroniques avancés, le rend redoutable sur le champ de bataille.
Les Gazelle, légères et agiles, complètent cet arsenal en assurant la reconnaissance tactique, le renseignement en temps réel, mais aussi des missions d’attaque ponctuelles contre des cibles mobiles ou isolées. Leur rapidité d’intervention en fait un élément clé dans la chaîne de commandement et de contrôle tactique.
Le 5e RHC déployait de son côté un détachement plus mobile, réparti sur une base avancée à Saint-Affrique. Composé de deux Cougar, deux Caïman, deux Tigre et deux Gazelle, il apporte une complémentarité forte. Les Cougar, plus lourds, sont dédiés au transport de troupes et de matériel sur des distances plus longues, avec une capacité importante d’emport. Ils assurent ainsi le soutien logistique et le transfert rapide entre bases.
Le 3e RHC, basé autour de Tiergues, complétait l’ensemble avec deux Puma et quatre Gazelle. Les Puma, anciens mais toujours fiables, sont des piliers du transport tactique de masse, capables d’emporter des groupes importants de soldats ou du fret lourd dans des zones difficiles d’accès.
Une participation étrangère renforcée
La dimension interalliée de Baccarat 2021 était renforcée par la présence d’un détachement des Fuerzas AeroMobiles del Ejercito de Tierra (FAMET), avec deux Tigre HAD, un Cougar et un Super Puma. Ces appareils espagnols, pilotés par 12 pilotes et une trentaine de militaires, participaient pour la troisième fois à l’exercice, illustrant la coopération franco-espagnole dans le domaine de l’aérocombat.
Les Tigre HAD espagnols, dotés de systèmes d’armes similaires à leurs homologues français, apportent un appui feu et une capacité de reconnaissance armée cruciale, tandis que les Cougar et Super Puma renforcent la mobilité stratégique et tactique des forces alliées.
L’exercice Baccarat n’est pas uniquement un déploiement massif d’hélicoptères, mais une mise en œuvre tactique complexe, tirant parti des spécificités propres à chaque type d’hélicoptère :
Les NH90 Caïman assurent le transport héliporté rapide et sécurisé des troupes vers les points chauds, permettant des insertions ou exfiltrations en milieu hostile.
Les Tigres, quant à eux, offrent un appui feu mobile et précis, neutralisant les menaces ennemies, sécurisant les débarquements et protégeant les colonnes au sol.
Les , grâce à leur agilité, assurent la reconnaissance tactique et la liaison, fournissant en temps réel des informations cruciales aux commandants sur le terrain.
Les Cougars, plus lourds, jouent un rôle clé dans la mobilité inter-sites, le ravitaillement en zone avancée et l’évacuation sanitaire.
Cette complémentarité permet d’orchestrer des opérations héliportées intégrées, dans un environnement de combat exigeant, avec un besoin constant d’adaptation et d’innovation tactique.
Merci à Julien de Skywards Review pour ces informations sur l'exercice !
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