L'Histoire de Lann Bihoué
Lann-Bihoué est une importante base aéronavale de l'Aéronautique navale française située près de Lorient, en Bretagne. Cette base joue un rôle crucial dans les opérations aériennes et maritimes de la Marine nationale française. La base abrite différents types d'aéronefs, notamment des avions de surveillance maritime, des avions de patrouille maritime et des hélicoptères. Elle soutient les opérations de surveillance maritime, de patrouille, de sauvetage en mer et d'autres missions liées à la sécurité et à la défense.
L'histoire de l'aviation maritime lorientaise commence en 1912, avec la création du premier comité d'aviation qui organise des manifestations en faveur de l'aviation maritime. À la suite du succès de ces manifestations, le Ministre de la Marine promet de donner le nom de "Ville de Lorient" à l'un des 12 hydroplans qui seront commandés en avril 1914. De 1920 à 1925, l'activité aéronautique reprend à Lorient en été, lors des exercices généraux mettant en œuvre les escadres de la Méditerranée, du Nord, les hydravions d'Hourtin, de Brest et de Cherbourg. À compter du 10 juillet 1925, Lorient devient « une simple base d'exercice », assurant l'entraînement des pilotes.
En 1933, la chambre de commerce cherche à implanter un terrain d'aviation dans le Morbihan. Les débuts de l'aviation à terre à Lann Bihoué remontent à 1938. À l'époque, un aéro-club utilise une petite plate-forme à la croisée des deux pistes actuelles. Le nom de la base provient du hameau de Bihoué qui se situait à cet endroit. Bihoué, ou Bezehoi, vient du breton Bezvhoed signifiant la « Boulaie ». Ne pouvant assumer les dépenses de l'aérodrome, la chambre de commerce vend en 1939 42 hectares à l'armée de l'air pour l'aéronautique navale. Le projet de base aéronavale est interrompu par l'invasion allemande en France. Dès leur arrivée en 1940, les Allemands s'intéressent au site et entreprennent de relancer le projet en l'élargissant considérablement à 1 200 hectares sur les communes de Guidel, Ploemeur et Quéven. À partir de mars 1941, ils débutent la construction d'une importante base comprenant deux pistes de 2 000 mètres, des parkings très dispersés, de nombreux abris et hangars dont certains existent toujours.
À fin 1941, la base, qui s'appelle alors Kerlin-Bastard, met en œuvre des Messerschmitt Bf 109, Heinkel He 111, Focke-Wulf Fw 200, Junkers Ju 88, Bücker Bü 131 et Fieseler Fi 156. Ses missions étaient la protection des sous-marins entrant et sortant de la base sous-marine de Lorient, le flux logistique avec l'Allemagne, les relèves d'équipages des U-Boot et l'attaque des convois au large de l'Irlande. En juin 1942 on y compte une centaine d'avions mais à la suite du débarquement allié, l'activité aérienne va décliner mais les troupes allemandes basées vont freiner l'avancée des troupes alliées vert Lorient et compromettre la libération du secteur en créant une poche de défense pendant 9 mois jusqu'à la fin des hostilités. Le 10 mai 1945, 16 000 soldats allemands y sont faits prisonniers avant leur retour en Allemagne. L'armée de l'air française prend possession du terrain et entreprend sa remise en état.
À partir de 1951, l’escadrille 1S et la flottille 10F de patrouille maritime y stationnent, avec des Avro Lancaster. En août 1953, la flottille 25F s’installa également sur le site du «Poullo». À partir du 1er août 1954, la flottille 24F quitte l'Indochine pour rejoindre la BAN de Lann-Bihoué, où elle effectue des missions de surveillance du littoral Atlantique. À partir de 1964, la base de Lann-Bihoué acquiert le statut de base principale de l’aviation de patrouille anti-sous-marine et anti-surface de la façade atlantique, fonction assurée par la BAN Nîmes-Garons sur la façade méditerranéenne. De 1964 à 1968, les flottilles 12F et 14F opèrent sur F-8E(FN) Crusader depuis la base. Après 1970, une escadrille, la 2S, et quatre flottilles sont stationnées à Lann-Bihoué : la 4F, sur Breguet Alizé, les 23F et 24F, sur Breguet Atlantic, et la 25F sur Lockheed Neptune.
La fermeture de la BAN Nîmes-Garons en 2011 conduit au format actuel de Lann-Bihoué: une importante plate-forme d’où évoluent cinq flottilles, dont l’une est attachée au Groupe Aérien Embarqué, la 4F et ses Grumman E-2C Hawkeye. La 24F, sur Falcon 50M, se consacre aux missions de surveillance et de secours maritime. Deux flottilles sont centrées sur la patrouille maritime, les 21F et 23F sur Atlantique 2 ou ATL22. En 2014 sur 35 000 mouvements par an, 33 % sont effectués par les aéronefs militaires, 38 % d’aéroclubs, 15 % sont des transporteurs civils, et 10 % par d’autres opérateurs (Douanes, Sécurité Civile, etc.).
La journée porte ouverte du 10 juin 2018
La Base Aéronavale de Lann-Bihoué a ouvert ses portes au public pour faire découvrir les différents métiers et appareils de la Marine Nationale. Un événement très attendu en France cette année, la Marine avait promis un programme unique. Mais malheureusement la participation étrangère attendue a annulé. Le seul étranger présent et pas des moindres était un Boeing P-8 Poseidon qui nous aura gratifiés de deux remises des gaz, en provenance directe de sa base aérienne de Sigonella en Sicile (Italie). Hormis en statique, deux Boeing CH-47 Chinook de la Royal Air Force en exercice dans la région au moment de la JPO. Les Cocardes Marine était présent au rendez-vous avec le MS-760 Paris, le Fouga CM-175 Zephyr & le Breguet 1050 Alizé venant tout droit de Nîmes-Garons le seul exemplaire en état de vol au monde. La BAN de Landivisiau avait envoyé sur place 2 Rafale Marine dont le décoré des 70 ans de la Flotille 12F. Ce fut aussi de voir une formation très rare en vol avec trois Dassault-Bréguet Atlantique 2 & deux Dassault Falcon 50 M Surmar. Sans oublier les 100 ans de la 4F à cette occasion un Grumman E-2C Hawkeye N°1 à reçu une décoration spéciale.