Villacoublay, 14 juillet 2024
Si Paris vibrait au son des pas cadencés sur l’Avenue Foch, c’est un tout autre ballet qui s’exécutait dans le ciel ce dimanche matin : celui du défilé aérien, rigoureusement chorégraphié, symbole vivant de la puissance et de la cohésion des forces françaises. Pour les invités présents sur la Base Aérienne 107 de Villacoublay, l’expérience offrait un angle rare sur les coulisses techniques d’un événement où la précision est une exigence vitale.
Un changement d’axe symbolique et technique
Pour cette édition 2024, les aéronefs ont survolé l’Avenue Foch, une première rendue nécessaire par les préparatifs des Jeux Olympiques. Un déplacement d’axe aérien qui, loin d’être anodin, a exigé un recalibrage complet des trajectoires d’approche, des circuits d’attente et des points de synchronisation. Ce changement de géométrie a impliqué un travail de coordination fin entre les cellules de planification du Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes (CDAOA), les états-majors et les unités opérationnelles.
Villacoublay, un carrefour essentiel
Depuis le tarmac de Villacoublay, le spectacle était total. En plus des aéronefs en défilé, la BA107 accueillait plusieurs des vecteurs de commandement, de liaison et de soutien impliqués dans la sécurisation du défilé et des zones sensibles du bassin parisien.
Le Fokker 100 ABE NG de la Direction Générale de l’Armement — reconnaissable à son nez de Rafale en configuration d’essai — était présent sur le parking, vitrine technologique de la cellule d’essais en vol. Véritable laboratoire volant, cet appareil permet le test en conditions réelles de radars, senseurs et systèmes embarqués destinés à équiper les aéronefs français de demain.
Parmi les autres visiteurs remarquables sur le tarmac ou en transit : PC-21 de Cognac, Falcon 10M de l’Aéronautique navale, hélicoptères de l'Armée de l'Air et de l'Espace et de la Marine Nationale (Caracal, Dauphin, H160, EC145), A400M, et bien sûr la Patrouille de France.





Le rôle discret des contrôleurs aériens
Si le top départ du défilé est délivré par un avion de commandement et la chaîne opérationnelle centralisée, les contrôleurs aériens de Villacoublay n’en sont pas pour autant spectateurs. Leur rôle — bien que souvent invisible — reste essentiel pour la gestion du trafic local, la coordination avec les services du CRNA (Centre en Route de la Navigation Aérienne) et l’interface avec les zones TAM (Temporary Airspace Management) activées pour l’occasion.
Ils assurent le traitement des plans de vol spéciaux (IFR, CAM, VFR restreint) et la sécurisation des espaces d’attente, de transit et de dégagement pour les aéronefs engagés dans la manœuvre, tout en maintenant la fluidité du trafic militaire et d'État. Leur responsabilité est d’autant plus critique dans un environnement dense, où vols d’entraînement, liaisons logistiques et mouvements présidentiels coexistent dans des créneaux serrés.
Un ordre de passage toujours évocateur
Malgré un format annoncé comme "allégé" du fait de l’Olympiade, le défilé aérien 2024 a conservé une densité technique et symbolique certaine. L’ordre de passage offrait une lecture claire des capacités stratégiques et interarmées françaises :
Bloc Connaissance - Anticipation : Fokker 100 ABE NG, 2 ATL2 de la 21F, 1 ALSR de l’ER 4/33.
Bloc ALAT – 70 ans : 3 Tigre, 3 Caïman, 1 Cougar (5e RHC), 2 EC120 (6e RHC), 2 Fennec (2e RHC), 2 PC-6 (9e RSAM).
Hélicoptères interarmées : 2 Caracal (EH 1/67), 1 Caïman (33F), 1 H160 (32F), 1 Dauphin (35F), appareils de la Gendarmerie, Douanes, Sécurité Civile.
Bloc Projection : A400M, A330 MRTT, 2 Rafale C.
Groupe aéronaval : 5 Rafale M, 1 E-2C Hawkeye.
FAS : KC-135RG, 4 Rafale B, A330 MRTT, 2 Rafale B.
Héritage & Mémoire : A330 MRTT + 4 Mirage 2000D (Débarquement de Provence), E-3F + Rafale C + 2 Mirage 2000-5F (Normandie).
Allié : 1 Typhoon RAF (RAF Coningsby).
Clôture : Patrouille de France.
Bloc ALAT – 70 ans : 3 Tigre, 3 Caïman, 1 Cougar (5e RHC), 2 EC120 (6e RHC), 2 Fennec (2e RHC), 2 PC-6 (9e RSAM).
Hélicoptères interarmées : 2 Caracal (EH 1/67), 1 Caïman (33F), 1 H160 (32F), 1 Dauphin (35F), appareils de la Gendarmerie, Douanes, Sécurité Civile.
Bloc Projection : A400M, A330 MRTT, 2 Rafale C.
Groupe aéronaval : 5 Rafale M, 1 E-2C Hawkeye.
FAS : KC-135RG, 4 Rafale B, A330 MRTT, 2 Rafale B.
Héritage & Mémoire : A330 MRTT + 4 Mirage 2000D (Débarquement de Provence), E-3F + Rafale C + 2 Mirage 2000-5F (Normandie).
Allié : 1 Typhoon RAF (RAF Coningsby).
Clôture : Patrouille de France.
Entre prestige et précision
Le défilé du 14 juillet n’est pas une simple démonstration de puissance : c’est une mécanique de précision, construite sur la rigueur opérationnelle, la confiance interarmées, et l’engagement discret mais décisif de tous les acteurs de l’ombre. Villacoublay, par son rôle central dans les opérations présidentielles et les missions d’État, mais aussi par sa capacité à gérer un trafic dense dans un contexte contraint, en est une illustration concrète.
Et si la lumière médiatique se porte sur les Champs — ou l’Avenue Foch cette année — c’est aussi dans les tours de contrôle, les cellules opérations et sur les taxiways de bases comme la BA107 que se joue chaque année la réussite silencieuse du 14 juillet aérien.
Je souhaite remercier mes collègues contrôleurs aériens sur la BA107 pour leur invitation, et les félicite pour leur professionnalisme sans lequel ce défilé ne serait pas une telle réussite tous les ans.