Manticore 2022
Du 12 septembre au 7 octobre 2022, l’Occitanie est devenue le théâtre d’un exercice d’envergure réunissant près de 3 000 soldats issus de la 11e brigade parachutiste, composante majeure de la 4e brigade d’aérocombat (BAC), ainsi que des forces spéciales et plusieurs unités alliées étrangères, notamment l’armée de terre espagnole. Baptisé Manticore, cet exercice incarne l’une des pierres angulaires de la montée en puissance de l’Armée de Terre dans la perspective d’un conflit de haute intensité, confrontant les forces françaises à un ennemi disposant de moyens comparables, tant humains que matériels.
L’objectif principal de Manticore est clair : entraîner les forces terrestres à durer, manœuvrer et combattre efficacement dans un environnement opérationnel rustique, exigeant et complexe, où la coordination interarmes est primordiale. Les contraintes du terrain et la présence d’une menace crédible imposent aux soldats de développer une résilience tactique accrue, tout en optimisant leur capacité à intégrer les appuis aériens, logistiques et les synergies interalliées. C’est dans ce cadre que le volet multinational joue un rôle central, avec la participation active des forces espagnoles qui contribuent à renforcer la cohésion et l’interopérabilité entre les armées partenaires, un enjeu crucial face aux défis contemporains.
Le scénario s’appuie sur une logique offensive-défensive classique : une force amicale, soutenue par la coalition, doit repousser une puissance ennemie vers le Nord, en s’appuyant sur une base arrière stratégique installée à Castres. L’initiative débute par une projection rapide et audacieuse des forces françaises sur l’aérodrome de Castres, assurée par des avions de transport tactique A400M, qui permettent la mise en place initiale d’un dispositif capable d’assurer la sécurisation du terrain et le contrôle immédiat des environs. Progressivement, les unités projetées se déploient ensuite vers d’autres aérodromes avancés de la région, notamment Cahors puis Rodez, formant un réseau tactique d’appuis et de soutien dans un périmètre d’environ 150 kilomètres.
Sur ces bases avancées, des groupes d’hélicoptères de manœuvre et d’attaque, clés dans la projection de puissance et la mobilité tactique, sont positionnés pour appuyer la progression des troupes au sol et percer les lignes adverses. Ce dispositif reflète la montée en puissance et la modernisation de la 4e brigade d’aérocombat, qui combine mobilité, puissance de feu et capacité à opérer dans des environnements contestés, souvent sous menace antiaérienne. L’exercice Manticore 2022 a ainsi permis de tester en conditions réelles les doctrines de combat interarmes, la coordination entre unités parachutistes, forces spéciales, hélicoptères d’attaque, ainsi que l’intégration des moyens logistiques et de soutien indispensables à la tenue d’un théâtre opérationnel étendu.
Plus qu’un simple entraînement, Manticore 2022 illustre la volonté de l’Armée de Terre française de se préparer efficacement à des conflits multidimensionnels modernes, où la rapidité, la polyvalence et la coopération interalliée sont les clefs du succès. Il souligne également l’importance stratégique des capacités aériennes tactiques, en particulier la projection par A400M, qui jouent un rôle vital dans la posture opérationnelle française.






Les moyens engagés : une puissance héliportée significative et une coopération interalliée renforcée
Pour cette édition 2022 de l’exercice Manticore, la 4e Brigade d’Aérocombat (4e BAC) de l’Armée de Terre a mobilisé un impressionnant dispositif héliporté, s’appuyant sur les trois Régiments d’Hélicoptères de Combat (RHC) afin d’assurer la mobilité, la puissance de feu et la flexibilité tactique nécessaires dans un cadre de haute intensité. Ce sont près de 50 aéronefs qui ont été engagés, issus des forces françaises, des forces spéciales et des unités alliées espagnoles, déployés sur plusieurs bases avancées disséminées dans la région Occitanie.
Les hélicoptères engagés jouent un rôle clé dans l’exercice, permettant des frappes rapides et précises, la projection de forces et la manœuvre aéroterrestre dans des conditions de jour comme de nuit, en environnement contraint. Cette capacité à frapper « vite, fort et loin » illustre la montée en puissance des forces aérocombat, un axe majeur de la modernisation de l’Armée de Terre.
Les bases avancées héliportées :
Trois bases avancées principales ont constitué les points d’appui des opérations héliportées.
Le 1er RHC, basé autour de Caylus, a déployé ses NH90 et Gazelle, apportant une capacité polyvalente de transport et d’appui-feu.
Le 5e RHC, positionné à Auriac-Lagast, a été l’un des foyers majeurs des opérations, notamment lors du reportage photo, avec un mélange d’hélicoptères NH90 et Gazelle.
Le 3e RHC, près d’Albi (Aluech), a complété ce dispositif par ses propres capacités héliportées.
Le 1er RHC, basé autour de Caylus, a déployé ses NH90 et Gazelle, apportant une capacité polyvalente de transport et d’appui-feu.
Le 5e RHC, positionné à Auriac-Lagast, a été l’un des foyers majeurs des opérations, notamment lors du reportage photo, avec un mélange d’hélicoptères NH90 et Gazelle.
Le 3e RHC, près d’Albi (Aluech), a complété ce dispositif par ses propres capacités héliportées.
La particularité de cette édition réside aussi dans la coopération étroite entre les forces françaises et les Fuerzas AeroMobiles del Ejército de Tierra (FAMET), les forces aéromobiles espagnoles, qui ont déployé des Super Puma et des Tigre, des aéronefs complémentaires aux moyens français. Ce déploiement conjoint a permis de multiplier les synergies tactiques et de tester l’interopérabilité opérationnelle franco-espagnole dans un cadre exigeant.
Une opération héliportée exemplaire :
Lors d’une journée clé de l’exercice, une opération héliportée majeure a été conduite autour d’Auriac-Lagast. Sept sections d’infanterie, soit entre 70 et 84 soldats, ont été transportées sur le terrain en deux rotations distinctes, mettant en œuvre une capacité d’emport et de projection significative.
La première rotation a mobilisé cinq hélicoptères de manœuvre : trois NH90 du 5e RHC français et deux Super Puma des FAMET espagnols.
La seconde rotation, plus légère, comprenait deux aéronefs supplémentaires.
Des hélicoptères d’attaque — Gazelle françaises et Tigre espagnols — ont assuré la couverture, la reconnaissance et le soutien-feu, garantissant la protection des troupes durant la manœuvre et l’acheminement.
En parallèle, des points d’avant-poste logistiques ont été déployés pour assurer l’approvisionnement en carburant et en armements, condition indispensable à la tenue d’opérations prolongées sur un théâtre de 150 kilomètres de profondeur.
La seconde rotation, plus légère, comprenait deux aéronefs supplémentaires.
Des hélicoptères d’attaque — Gazelle françaises et Tigre espagnols — ont assuré la couverture, la reconnaissance et le soutien-feu, garantissant la protection des troupes durant la manœuvre et l’acheminement.
En parallèle, des points d’avant-poste logistiques ont été déployés pour assurer l’approvisionnement en carburant et en armements, condition indispensable à la tenue d’opérations prolongées sur un théâtre de 150 kilomètres de profondeur.
Vers une préparation accrue aux engagements futurs :
Au-delà de l’exercice en lui-même, Manticore 2022 a constitué un laboratoire opérationnel crucial pour l’Armée de Terre, qui a pu tester et affiner ses doctrines dans un contexte de haute intensité, renforçant l’expérience collective des unités françaises et alliées. Cette montée en puissance tactique et opérationnelle prépare aussi à la prochaine étape, l’exercice Orion 2023, qui aura lieu en mars 2023, où les enseignements tirés de Manticore seront mis à profit dans un cadre élargi et multidimensionnel.






Je tiens à remercier Julien Gernez de Skyward Reviews pour les informations sur cet exercice, et tout le personnel ALAT pour leur flexibilité sur nos prises de vues.