L'HISTOIRE DU NATO TIGER MEET
En 1960, Pierre Messmer alors Ministre de la Défense Français souhaita renforcer les relations entre unités de l'OTAN. Se créa alors L'Association du ''Tiger Squadron'' fondée par le 79th Tactical Fighter Squadron de l'US Air Force, le 74 Squadron de la Royal Air Force et le 1/12 Cambrésis de l'Armée de l'Air Française.
Deux ans plus tard, un lieutenant de l'USAF décida d'organier le premier NATO Tiger Day avec toutes les unités de l'OTAN dotés d'un tigre en guise d'emblème. La réussite de cet évènement conduira à la réitération de cette expérience tous les ans et au développement des ''Tiger Squadron'' au fil des années. A l'origine réservé aux armées des pays membres de l'OTAN, le Tiger Meet s'est également ouvert à ceux qui font partie du Partenariat pour la Paix depuis 2003.
De nos jours, cet exercice à lieu tous les ans pendant une période de 2 semaines sur une base d'un escadron membre de cette association (24 en font partie à l'heure actuelle en tant que full member). Il rassemble des centaines de militaires, qu'ils soient pilotes, mécaniciens, ingénieurs, pistards et une bonne cinquantaine d'aéronefs, voir une petite centaine pour les grosses éditions. Rapidement, une tradition s'est mise en place qui consiste à décorer un aéronef sur le thème du tigre. A l'issue de l'exercice, la meilleure livrée sera récompensée au même titre que que les meilleurs ops, les meilleurs uniformes, les vainqueurs des tiger games et bien évidemment l'armée la plus performante en l'air.
LES OBJECTIFS DE L'EXERCICE
Le Tiger Meet offre la possibilité aux escadrons membres de participer à tous les entraînements de combat possibles.
Comparables à des exercices tel que Anatolian Eagle, Clean Hunter, mais encore, Daring Eagle, le NTM dure 2 semaines au cours desquelles pas moins de 800 sorties sont effectuées. L'intensité de l'exercice nécessite une disponibilité quasi 24/24 des militaires impliqués dans cet exercice, pour la planification des missions comme pour la maintenance des avions et leur suivi de performances.
Comparables à des exercices tel que Anatolian Eagle, Clean Hunter, mais encore, Daring Eagle, le NTM dure 2 semaines au cours desquelles pas moins de 800 sorties sont effectuées. L'intensité de l'exercice nécessite une disponibilité quasi 24/24 des militaires impliqués dans cet exercice, pour la planification des missions comme pour la maintenance des avions et leur suivi de performances.
L'exercice est officiellement lancé après la cérémonie d’ouverture où tous les pays participants hissent leurs drapeaux qui le resteront jusqu’au dernier jour. Généralement, les matinées sont réservées au COMAO qui sont des missions lourdes dans lesquelles sont engagés plus d’une trentaine de chasseurs alliés « Blue Air » contre une quinzaine de « Red Air ». Beignant dans un environnement dense en menace, ces missions voient la participation d'aéronefs de différents types ayant chacun un rôle bien défini ; de ce fait, il s'agit de missions complexes qui nécessitent une planification longue et méticuleuse. Lors d’une COMAO, la partie dynamique de la mission, du décollage au retour des aéronefs, soit environ 2h de vol, ne représente en réalité qu’une partie minime du travail des équipages. C’est la planification de la mission (entre 5 et 8h), le "Massbrief" avant vol (2h) ainsi que le débriefing de fin de vol (entre 4h et 6h), qui demandent le plus de temps.
Le second tour de l’après-midi, nommé "SHADOW WAVES", consistait à réaliser plusieurs missions basiques à complexes entre ou contre différents types d’aéronefs tout en intégrant des patrouilles mixtes de chasseurs français et étrangers. Ces missions, plus courtes et donc plus rapides à préparer que les grosses COMAO, permettaient de mettre l’accent sur le combat à vue, le CAS (Close Air Support) et le CSAR (Combat Search And Rescue) ainsi que sur la guerre électronique et le brouillage. En raison de la force croissante des hélicoptères au sein des escadrons Tigres et de leur utilisation intensive dans les conflits d’aujourd’hui, ils sont intégrés à la mission en tant que contrôleurs aériens avancés, d’insertion et d’extraction des forces terrestres ou dans un rôle de CSAR. En plus de leur travail au sein des COMAO, les forces d’hélicoptères pratiquent souvent avec les forces spéciales de l’armée locale.
Bien que l’intensité de ces missions aériennes impose un haut niveau de qualification et d’expertise de la part des équipages, il ne faut pas oublier que l’un des objectifs du Tiger Meet réside dans l’échange et la transmission des savoir-faire. Dès lors, les patrouilles sont constituées à la fois de pilotes expérimentés et de jeunes pilotes tout juste qualifiés pilote de combat opérationnel. Cette mixité représente une formidable opportunité pour ces jeunes à qui l'on offre la possibilité de participer à des missions majeures telles que celles organisées durant cet exercice et de pouvoir travailler en immersion dans un contexte intensif et international et ce, très tôt dans leur cursus de formation.
Compte tenu de l'évolution de la situation mondiale en matière de sécurité, la participation à ce type d'exercices devient de plus en plus essentielle pour maintenir l'état de préparation opérationnelle et les compétences de vol y compris pour les pays qui n'ont pas les moyens de participer à des exercices de grande envergure.
L'ESPRIT TIGRE
Le Tiger Meet ne se résume pas qu'a toutes ces missions sont soigneusement planifiées, briefées, exécutées et débriefées. Tout au long de l'exercice, les moments partagés entre toutes les unités participantes ne se comptent plus. Trois évènements sont à ne pas louper : les Tiger Games (mélange de plaisir et de sport) organisés le week-end, la Skit Night (soirée sketch), et la soirée d'au revoir ou sont remis les prix à la fin de l'exercice. Cette année, les Allemands de la Taktisches Luftwaffen Geschwader 74 aussi appelée ''Bavarians Tigers'' ont été au rendez-vous avec deux prix de choix : le Silver Tiger récompensant la ''meilleure force aérienne'' et le Best Tiger Aircraft pour leur magnifique Typhoon. Les Belges ont été récompensés pour leur victoire aux Tiger Games et pour leurs ops, les Turques pour leur uniformes et les Français pour leurs performances à la soirée Skit.
Ce genre de rendez-vous permet aux équipages de tissés des liens facilitant grandement les échangent et rendant les performances meilleures en OPEX ... rendez vous a Schleswig en 2024 !
UNE ANNEE PARTICULIERE POUR L'ITALIE
Le 28 mars de cette année marque le centenaire de la création de la Force aérienne italienne, une réalisation prestigieuse et importante dont seules quelques forces armées dans le monde peuvent se vanter. Les origines de l’Armée de l’air italienne remontent à la campagne d'Éthiopie de 1887-88, lorsque le génie militaire utilisait des aérostats pour observer d’en haut. La section aéronautique du génie s’agrandit dans les années suivantes pour prendre la taille d’une brigade.
En 1909, la première école de pilotage militaire a été fondée à Centocelle (Rome), qui est devenue le premier aéroport italien. Après la Première Guerre mondiale, l’importance de l’aviation militaire a augmenté de plus en plus, grâce aux résultats positifs de l’utilisation de la guerre. L’armée de l’air est ainsi séparée de l’armée dont elle dépend, ce qui l’élève au rang de force armée indépendante le 28 mars 1923. Après un processus de renouvellement continu, y compris technologique, l’armée de l’air participe activement au cours des dernières décennies à de nombreuses missions de paix et d’aide humanitaire dans le monde entier, démontrant ainsi son engagement en faveur de la sécurité mondiale et de la défense des droits de l’homme.
À l’occasion de cette étape importante, des vêtements en édition spéciale ont été créés qui, à travers des imprimés élaborés et des broderies raffinées représentant le logo officiel du centième anniversaire, rendent hommage au dévouement, aux valeurs et à la mémoire des hommes et des femmes qui ont contribué à écrire cette histoire glorieuse.
LA BASE DE GIOIA DEL COLLE
Trente-cinq ans après la dernière édition du traditionnel Tiger Meet en Italie, la base de Gioia del Colle Air Base accueilla cette année pas moins de 80 aéronefs pour cet exercice. Seul l'AWACS de l'OTAN n'était pas présent sur base et venait de Trapani pour participer à l'exercice.
Base de l'Aeronautica Militare, elle est située dans la province de Bari dans le sud de l'Italie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a été capturée par l'armée britannique puis utilisée par l'USAF en tant que base pour les P-38, P-40 et B-24. En tant que base reconnue de l'OTAN, elle a plus récemment vu la Royal Air Force baser des Panavia Tornado GR4 et Eurofighter Typhoon pour l’intervention de la coalition en Libye, résultant de la guerre civile libyenne de 2011 et de l’application ultérieure de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Vainqueurs du Silver Tiger Trophy en 2021 à Beja (Portugal), le XII Fighter Interceptor Group a été fondé en mai 1917 à l’aéroport de Belluno. Influencée par les histoires épiques de Francesco Baracca (célèbre pilote de chasse italien de la Première Guerre mondiale) avec notamment son cheval cabré qu'il affichait sur tous ces avions en guise d'insigne, le douzième escadron est basé à Gioia Del Colle depuis septembre 1963 et est affecté au 36° Stormo. Tout d'abord sur F-86K Sabre puis sur F-104 Starfighter jusqu'en 1994, le 12° Gruppo est ensuite passée au Tornado ADV puis F.3 jusqu’à l’arrivée des premiers Eurofighters Typhoon.
Après la dissolution du 21° Gruppo, le 351e Tiger Flight lui a été immédiatement transféré, ce qui en a fait un membre à statut permanent dans l'association des Tigres.
LA PRESENCE FRANCAISE EN ITALIE
Après avoir envoyé un E2C de la 4F, des Rafales M de la 11F et des Rafales B/C du 1/30 et 3/30 au Tiger Meet de 2022 à Araxos (Grèce), la France revient en force en Italie !
C'est avec 2 E-2C de la 4F, 4 Gazelles du 3e RHC accompagnées par 2 Tigres du 1er RHC, 3 Rafales et 3 Mirages 2000 du 1/30 Cote d'Argent que la France a débarqué dans les Pouilles.
Pour les chasseurs de l'Armée de L'Air, ce n'est pas moins de 60 sorties et 100 heures de vol qui ont été effectuées pour tester leurs Rafale au standard F4.1 et leurs Mirage 2000D RMV, deux standards expérimentés par cet escadron dédié à cette tache dans des conditions non usuelles pour la première fois sur un exercice interallié. Ils se sont notamment entraînés à faire du dynamic targeting (bombardement d’une cible découverte en vol), de l’air interdiction (bombardement d’un objectif défini en amont), mais également du close air support (appui des troupes au sol).
La 4F ayant été déployée au dernier moment, aucun Hawkeye n'a eu le temps d'être décoré. En revanche, deux dérives arborant le tigre trônant fièrement entre le laurier, l’écu et les drapeaux tricolores français et italien, rappelant le portrait d’une figure romaine emblématique ont été peintes sur les dérives des Rafale et Mirage 2000D par les techniciens structure aéronefs de l’escadron. Une magnifique Gazelle rouge sur le thème Ferrari à également été peinte.
LE RAFALE F4
En 2019, le développement du Rafale F4 était officiellement annoncé par l’ancienne ministre des armées Florence Parly pour une valeur de 2 milliards d’euros. Récemment, le Centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) a annoncé avoir reçu le premier des avions au standard F4.1 sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Les caractéristiques de cet avion de chasse amélioré incluent l'intégration d'un viseur de casque et d'un nouvel armement de 1000 kg. Le nouveau standard inclut aussi des améliorations apportées aux conduites de tir air-air et air-sol, aux systèmes d'autoprotection ainsi qu’au pod TALIOS.
Le standard F4.1 marque un jalon déterminant avec l’arrivée du viseur de casque Scorpion. Cet outil, connecté à l’avion, permet de faire remonter l’essentiel de la situation tactique jusque dans l’œil du pilote. Cette réalité augmentée lui permettra alors non seulement de corréler les informations dont il dispose dans l’avion avec le monde extérieur à son cockpit, mais elle lui permettra aussi d’engager un aéronef ou des troupes ennemies dans des temps plus courts. Le Radar RBE2 AESA, aidé d’une optronique secteur frontal elle aussi améliorée, offrira aux équipages la capacité d’engager des cibles aériennes ou au sol avec une meilleure probabilité de détection et d’interception.
Le pod TALIOS propose désormais la vision permanente du terrain et de la situation tactique sol, quelles que soient les conditions météorologiques, grâce à l’ajout d’une cartographie embarquée. Il se voit aussi perfectionné pour la détection et la poursuite de cibles, aériennes ou non. Les capacités de coercition du Rafale se voient considérablement améliorées avec l’arrivée de l’AASM d’une tonne. Avec la possibilité de tirer une salve de trois armements capables d’engager les cibles les plus durcies, un Rafale pourra à lui seul, à distance de sécurité, porter les coups les plus préjudiciables à l’ennemi. Le SPECTRA, véritable organe de protection de l'aéronef, se voit lui aussi amélioré pour permettre au Rafale de conserver une liberté d’action au-delà des lignes mais aussi dissuader l’ennemi d’aller jusqu’à l’engagement.
Avant son adoption en escadron de chasse, le standard F4.1 doit se faire tester par les pilotes de l'escadron de chasse et d'expérimentation 1/30 Côte d'Argent (une unité d'expérimentation de l'Armée de l'air française faisant partie du Centre d'Expertise Aériennes Militaires) lors des missions d’entraînement comme celle du Tiger Meet 2023, une étape cruciale pour permettre l'appropriation du Rafale F4.1 par les forces armées françaises. La phase suivante consistera dans l'agrément de la première capacité opérationnelle (PCO) du Rafale F4. Elle sera suivie d’une dernière étape de mise en service opérationnelle (MSO). L’enjeux pour l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) est désormais que la MSO du standard F4.1 soit prononcée le plus rapidement possible afin que les avions puissent être déployés sur les théâtres d'opérations.
LE MIRAGE 2000 RMV (Rénovation Mi-Vie)
Né d’un concept issu des années 1980, le Mirage 2000 D est un avion de chasse mis en œuvre par Dassault Aviation en 1994. Il s’agit d’un biplace, capable de mener des assauts conventionnels tout temps, des actions de Close Air Support (CAS – Appui aérien rapproché), ou encore de renseignement. L’aéronef intègre le système ASTAC, en nacelle, lui permettant d’assurer un suivi de l’environnement électromagnétique et une reconnaissance électronique tactique. Sa dernière mise à jour, jusqu’à ce jour, avait été mise en œuvre en 2009 et comporte notamment l’intégration de la Liaison 16 (L16), standard de liaison de données tactiques de l’OTAN pour l’échange d’informations. L’actuelle rénovation du Mirage 2000 D assurera sa présence dans les forces jusqu’en 2035.
Cette rénovation comprend l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels permettant une plus grande souplesse dans l’emploi du système du Mirage 2000 D et offre, par là même, une meilleure intégration des équipages dans les missions aériennes complexes. Le Mirage 2000 D RMV est également équipé du missile d’autodéfense et de combat aérien MICA infrarouge, bien plus performant que le missile MAGIC II équipant la version précédente. L’appareil se voit désormais dans la capacité de tirer des bombes GBU-49. De plus, un canon de 30 mm intégré à un conteneur peut d’ores et déjà être fixé sous le fuselage. « L’interface de la cabine est totalement repensée avec, notamment, un changement des écrans à bord. Nous pouvons également évoquer une évolution du système de navigation. Aussi, nos nouveaux missiles d’autoprotection nous accorderont une meilleure allonge. Du point de vue de la capacité d’emport, nous passons de deux à six bombes de 250 kg chacune. Il est important de noter que ce nouveau standard permet un choix dans la sélection de l’armement en vol », complète le lieutenant-colonel Yann. L’adaptation au nouveau standard est effectuée au sein de l’atelier industriel aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand.
Le retour d’expérience pendant ce Tiger Meet est très prometteur ! L'avantage de le tester sur cet exercice est qu'à la fin de chaque vol, les équipages des Mirage 2000D RMV débriefent avec les experts de l’Escadron des Systèmes d'Information Opérationnels et de Cyberdéfense (ESIOC) qui, en fonction des vols, peuvent ajuster instantanément les logiciels opérationnels de l’aéronef et tester la mise à jour le lendemain.
LES GAZELLES ET TIGRES
Au terme du Tiger Meet 2019, la 3ème Escadrille d’Hélicoptères de Reconnaissance et d’Attaque (EHR) du 3ème Régiment d’Hélicoptère de Combat (RHC) d’Etain a été officiellement titularisé membre à part entière de la NATO Tiger Association.
Le Grand 3, aussi surnommé le « régiment de la nuit », depuis son utilisation du viseur VIVIANE sur Gazelle à ses débuts est également équipé de Caïman et de Puma qui sont des hélicoptères de manœuvre et d’assaut. Ils sont destinés au transport de troupe et de matériel. Les Gazelle quant à elles sont des hélicoptères de reconnaissance et d’attaque. Elles peuvent être équipées d’un viseur thermique et de missiles anti-char ou d’une mitrailleuse GATLING de calibre 7,62mm.
Le régiment est actuellement en pleine transformation vers l’accueil des hélicoptères de nouvelle génération (Caïman depuis fin 2021, puis Guépard à compter de 2029) avec de très importants travaux de mise à niveau des matériels et de l’infrastructure). Le régiment sera ainsi le premier RHC entièrement transformé à l’horizon 2030 avec l’arrivée de nouveaux hélicoptères Caïman et Guépard et des véhicules de combat SERVAL dans le cadre du programme SCORPION. C’est le 4 juillet 1968 qu’est créée l’EHA (Escadrille d’Hélicoptères d’Attaque) au sein du Galdiv 4, créé pour sa part le 1er janvier de la même année sur la base d’Etain Rouvres, avec 8 Alouette III armées de missiles SS-11. Lorsque le 3ème RHC est créé, le 31 juillet 1977, l’EHA devient le 3ème EHA et prend pour insigne le Tigre. Elle devient 1ère EHA en juillet 1999 et prend pour nom de baptême “Les Félins” puis repasse EHA en 2002 pour finalement devenir l’EHRA 3/3 (Escadrille d’Hélicoptères de Reconnaissance et d’Attaque), qui reste son appellation actuelle.
L'irremplaçable gazelle de l'ALAT dont les domaines de prédilection sont la reconnaissance, l’infiltration, la destruction, les embuscades, l’escorte et l’interception ont posé problème aux chasseurs qui ont eu le plus grand mal à débusquer ces volatiles très agiles en basse altitude, avec une faculté étonnante à se dissimuler rapidement avec une signature radar quasi-inexistante. En revanche, son autonomie limitée par le poids des pilotes au kilo près en fait l'une de ses faiblesses. Bien que prolongées jusqu'en 2030 voir plus, aucun programme rétrofit n'est prévu pour alléger cette machine de ses encombrants câblages obsolètes qui l'oblige à faire Gioia - Etaim en 2 jours et une dizaine de fuel stops ...
En plus de ces 4 gazelles, 2 tigres du 1 RHC de Phalsbourg sont venus en renfort. Le 1er régiment d’hélicoptères de combat est en mesure de déployer ses hélicoptères de combat nouvelle génération sur le territoire national comme à l’étranger pour des missions générales ou d’aérocombat allant du niveau de la patrouille à celui du groupement tactique interarmes. À travers des actions d’appui-feu, de reconnaissance, d’héliportage de troupes au contact, d’évacuations médicales ou d’évacuations de ressortissants, le 1er RHC apporte élongation, réactivité et force de frappe partout où il intervient.
DEUX E2C EN RENFORT
L'E-2C Hawkeye est la manifestation la plus aboutie d'une idée née aux États-Unis : l'emploi de véritables avions-radars à partir de porte-avions. En service au sein de la flottille 4F, les Hawkeye ont fait entrer le groupe aérien embarqué dans une nouvelle dimension : celle du contrôle aérien avancé. De nombreux échanges avec l'US Navy qui utilise les mêmes appareils permettent à la Marine nationale d'être en parfaite interopérabilité avec ses alliés américains.
Le Northrop-Grumman E-2C Hawkeye est un avion unique dans ses apparences et dans ses capacités. Deux énormes turbines, des hélices de 4,11 m de diamètre et un "rotodôme" abritant l'antenne du radar lui conférant une silhouette à nul autre pareil. A l'avant, deux pilotes assurent la conduite de la machine. A l'arrière, dans la tranche "tactique" où ne pénètre pas la lumière du jour, trois opérateurs surveillent l'espace aérien et maritime sur 360°, par écrans interposés. Au dessus du fuselage tourne inlassablement le radar AN/APS 145, capable de détecter et poursuivre des cibles aériennes à plus de 500 km de distance. Les informations fournies par le radar sont complétées par celles du système de détection passive ALR-73, capable de déterminer avec précision la position et l'identité des autres radars émettant éventuellement dans la zone de patrouille. Le Hawkeye est également équipé d'un large éventail de moyens de communication : aux côtés des traditionnels émetteurs radio, l'équipage dispose de systèmes de liaison de données (liaison 11 et liaison 16) qui permettent les échanges d'informations tactiques Il possède depuis peu la capacité de liaison satellite FLEET-SATCOM.
Parmi les unités C2 déployées pour l’occasion l’E2C Hawkeye à la chance d’être sur la base mère, devenant ainsi acteur de la préparation des vols et MC (mission commander) pour certaines missions « RED AIR ». Cet exercice, intense de par la diversité des missions, la complexité des vols et le nombre impressionnant de participants, a permis à l’ensemble du personnel déployé de la flottille de se préparer aux missions futures du GAN mais aussi de renforcer les liens avec les escadrons de l’armée de l’Air et de l’Espace, de l’aviation légère de l’armée de Terre et des nations participantes.
LES PARTICIPANTS 2023
31 Smd (BAF) Kleine Brogel AB, BEL F-16A/B MLU Fighting Falcon
21° Gruppo (ItAF) Grazzanise AB, ITA HH.101 Caesar
335 Mira (HAF) Araxos AB, GRC F-16C/D Fighting Falcon
Esq 301 (PoAF) BA5 Monte Real, PRTF-16A/B MLU Fighting Falcon
192 Filo (TuAF) Balikesir AB, TUR F-16C/D Fighting Falcon
Staffel 11 (ChAF) Meiringen AB, CHE F/A-18C/D Hornet
ECE 1/30 (FAF) BA 118 Mont-de-Marsan, FRA Mirage 2000D
ECE 1/30 (FAF) BA 118 Mont-de-Marsan, FRA Rafale B/C
211 TL (CzAF) Čáslav AB, CZE JAS-39C/D Gripen
TaktLwG 51 (GAF) Schleswig AB, DEU Tornado IDS & ECR
AEW&C (NATO) Geilenkirchen MOB, DEU E-3A Sentry flying from FOB
12° Gruppo (ItAF) Gioia Del Colle AB, ITA EF-2000 Eurofighter
101/1 Sqn (HuAF) Kecskemét AB, HUN JAS-39C/D Gripen
6 ELT (PolAF) Poznań-Krzesiny AB, POL F-16C/D Fighting Falcon
TaktLwG 74 (GAF) Neuburg AB, DEU EF-2000 Eurofighter
EHRA 3 (ALAT) BA Etain-Rouvres, FRA EC-665 Tigre HAP
EHRA 3 (ALAT) BA Etain-Rouvres, FRA SA-342M Gazelle
2.Staffel (AAF) Zeltweg AB EF-2000 Eurofighter
OBSERVATEURS
814 NAS (RN) RNAS Culdrose, GBR
HävLLv 31 (FiAF) Kuopio/Rissala
PARTICIPANTS EXTERIEURS
4F (FN) BAN Lorient , FRA E-2C Hawkeye
GFD (CIVIL) Hohn AB, DEU Learjet
202° Gruppo (ItAF) Guidonia AB Marchetti S208M
ANNULATIONS
230 Sqn (RAF) RAF Benson, GBR Puma HC.2
11F (FN) BAN Landivisiau, FRA Rafale M
548 CTS (USAF) Fort Polk, USA
TROIS JOURS SUR BASE :
Les photos de cet article ont été prises sur trois jours : le premier en extérieur qui, paradoxalement à probablement été le meilleur en terme d'opportunités photos de par l'accessibilité de la base hors zone militaire, mais également de par la météo qui a joué en notre faveur. Après avoir vu près d'une cinquantaine d'aéronefs partir dans un sens de piste qui nous a permis d'avoir de beaux angles au roulage, c'est au tour de la mission ''Tiger Flight'' regroupant tous les aéronefs décorés de s'envoler au crépuscule, prenant le QFU ou un break gauche est nécessaire pour éviter le survol de la ville. Les pilotes les plus joueurs ont donc eu tout le loisir de nous montrer leurs magnifiques livrées en accentuant plus ou moins l'inclinaison de leur avion ...
Le deuxième jour fut le spotterday, ou malheureusement les angles furent moins variés que la veille au vu de notre placement à mi-piste. Il n'en fut pas moins agréable de voir une soixantaine d'aéronefs partir, puis revenir pour un Elephant Walk avec pas moins de 41 aéronefs présents sur la piste !
Le troisième et dernier jour fut dédié au statique, malheureusement sans display au vu de l'accident du MB339 des Frecce Tricolori quelques jours auparavant. Tous les avions décorés furent exposés pour le plus grand plaisir du grand public. Ce fut également l'occasion de discuter avec les équipages de toutes nationalités!
Un grand merci à L'Aeronautica Militare pour l'organisation de ces deux journées, et à tous les équipages notamment français pour leurs réponses à nos questions.