
Volfa 2024
Du 11 au 29 mars 2024, la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan a accueilli l'exercice Volfa 2024, un entraînement majeur de l'Armée de l'Air et de l'Espace (AAE) visant à préparer ses forces au combat de haute intensité. Cet exercice a impliqué plus de 1 000 participants, dont des forces de cinq nations partenaires : le Canada, l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Royaume-Uni. L'objectif principal était de tester l'interopérabilité des forces alliées dans un scénario de crise simulant des opérations militaires incluant des troupes au sol.
Au programme de Volfa 2024 : une vingtaine de raids aériens complexes, de jour comme de nuit, dans un contexte de crise, permettant des entraînements au combat de haute intensité. Les missions ont couvert un théâtre d'opérations s'étendant de la France à l'Espagne, en passant par l'ensemble de la côte atlantique. Les forces ont mené des opérations de supériorité aérienne, de frappe, de reconnaissance et de soutien aux troupes au sol, mettant en œuvre des tactiques avancées et des procédures interarmées.
Cet exercice a également été l'occasion de tester le concept MORANE (Mise en Œuvre Réactive de l'Arme Aérienne), visant à garantir la liberté d'action de l'AAE tout en maintenant sa résilience au plus haut niveau grâce aux qualités intrinsèques de la puissance aérienne – réactivité, ubiquité, fulgurance. Des équipages de chasse ont été déployés depuis différentes bases aériennes pour éprouver ce concept en situation réelle.
Volfa 2024 a également intégré un exercice interallié de soutien pétrolier, baptisé « ENERGISE VOLFA », impliquant des unités françaises et britanniques. Cet aspect logistique a permis de tester la capacité à assurer un soutien en carburant dans un environnement opérationnel complexe.



Une diversité aérienne au service de la haute intensité
L’exercice Volfa 2024 a rassemblé une large palette d’aéronefs, reflétant la richesse et la complexité des forces aériennes alliées engagées dans des opérations de haute intensité. Au cœur du dispositif français, la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan a constitué le point névralgique des opérations, notamment pour la chasse. C’est là que l’on a pu observer la cohabitation exemplaire des générations d’appareils français, à commencer par les Rafale des différents escadrons, aux côtés des Mirage 2000D et Mirage 2000-5.
Le contingent grec, particulièrement remarqué cette année, a déployé ses Rafale en soutien à la manœuvre, basés à Mont-de-Marsan aux côtés des forces françaises. Ces Rafale grecs ont ainsi pu s’exercer dans un cadre interallié exigeant, intégrant pleinement les procédures tactiques et d’interopérabilité en vigueur dans l’OTAN. Leur présence a ajouté une dimension internationale supplémentaire à l’exercice, renforçant le caractère multinational de Volfa 2024.
Par ailleurs, les Mirage 2000D, spécialisés dans l’attaque au sol, et les Mirage 2000-5, plus orientés vers la supériorité aérienne, ont joué un rôle central dans la projection de puissance et la couverture aérienne, combinant efficacité et complémentarité avec les Rafale.
Au-delà des forces françaises et grecques, Volfa 2024 a vu la participation active du Royaume-Uni, qui a amené un A400M pour s’entraîner au vol tactique dans un contexte de haute intensité. Le Wing Commander Katherine, officier de liaison britannique au Commandement territorial de l’Armée de l’Air et de l’Espace, a souligné la naissance du volet « ENERGISE Volfa », dédié au ravitaillement en vol et au soutien logistique, réalisé en collaboration étroite avec la France. Cette coopération a mis en lumière l’importance capitale du soutien pétrolier dans un environnement opérationnel dynamique.
La présence de la Royal Air Force s’est également manifestée à travers son implication dans la coordination logistique et le partage d’expérience, soulignant le caractère véritablement interallié et interarmées de cet exercice.




Un exercice majeur dans un contexte d’intensification géopolitique
Au terme de près de deux semaines d’intenses manœuvres, Volfa 2024 confirme son statut d’exercice de référence pour préparer les forces françaises et leurs alliés à des conflits modernes et complexes. Plus qu’un simple entraînement, cette édition a été l’occasion d’intégrer pleinement la notion de guerre interarmées et interalliée, dans un cadre opérationnel exigeant et réaliste.
La présence massive des Rafale grecs aux côtés des Mirage 2000D et 2000-5 français, la participation britannique avec l’A400M et le soutien logistique intégré, ainsi que l’engagement du 1er RHC avec ses hélicoptères, illustrent la montée en puissance des capacités conjointes de l’Armée de l’air, de l’Espace et de l’Armée de Terre. La diversité des aéronefs et la complexité des scénarios ont permis d’affiner l’interopérabilité tactique, la gestion du temps réel et la maîtrise des environnements contestés.
Le général en charge de l’exercice rappelait que Volfa n’est pas une démonstration ponctuelle, mais un investissement dans la pérennité de nos capacités. Il s’agit de préparer les équipages, les commandants et les états-majors à une réalité opérationnelle qui exige rapidité, précision et coordination dans la durée.
Enfin, la dimension politique et stratégique de Volfa 2024 ne peut être sous-estimée. Dans un contexte international marqué par une recrudescence des tensions et des crises, cet exercice est un message clair : la France, en partenariat avec ses alliés, est prête à défendre ses intérêts et ceux de l’Europe, assurant la crédibilité de la dissuasion et la protection collective.
Volfa 2024 se conclut ainsi sur une note d’ambition et d’optimisme, incarnant la détermination des forces armées françaises et alliées à relever les défis d’un avenir incertain, avec professionnalisme et excellence.